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    Crypte - Entrée cr... Autel

    Archéologie, plus rien à découvrir ? Au cœur des plus vielles pierres de la crypte, s'étend un large éventail de sarcophages. L'un d'entre eux est le tombeau royal le plus ancien de la nécropole, avant même celui du roi Dagobert ! Il s'agit d'un sarcophage en calcaire, décoré de chevrons, encore avec son couvercle. Ici reposait la reine Arégonde (516-580). Elle fut la belle-fille de Clovis, mère de Chilpéric Ier et épouse de Clotaire Ier : nous sommes au tout début de la dynastie des mérovingiens et donc de la royauté française. Ancienne oui, mais pas que ; car cette tombe, découverte en 1959 par Michel Fleury, est l'une des plus belles découvertes archéologiques de ces dernières années ! Anneau d'or frappé du nom de la reine, soie pourpre, boucle de ceinture à cloisons d'argent et bijoux sertis de grenats ; le luxe du mobilier trouvé dans ce sarcophage n'a d'égal que sa richesse scientifique. En effet, cette tombe est l'une des mieux documentées pour son époque grâce à la diversité de ses matériaux : métaux, pierre, cuir, soie, ossements ainsi que son remarquable état de conservation. Faisant encore l’objet de publications en 2019, ce trésor toujours à l'étude n'a pas encore révélé tous ses secrets.

    Où était enterré saint Denys ? Des fouilles archéologiques entamées ici même au XIXe siècle, ont permis de retrouver des sarcophages dans lesquels étaient enterrés, sous le sol de la basilique, dès la fin du IVe siècle, des aristocrates franques, des rois et des reines dont la plus ancienne est la reine Arégonde vers 580. Ils se trouvaient au plus près du saint, "ad sanctos", dans l'espoir d'aller plus rapidement au paradis. La fosse, mise à jour par les archéologues vers 1950, près de la croix de lumière qui provient du maître autel installé en 2016, est la tombe de saint Denys et de ses deux compagnons. C'est aussi le centre de tous les édifices construits jusqu'au XIIIe siècle. Les reliques des Saints Martyrs y étaient vénérées jusqu’en 1144. Cette tombe, l'autel au-dessus, la voûte vers le ciel est le centre de cette église et symboliquement l'axe de ce microcosme. Grégoire de Tours, grand chroniqueur des temps mérovingiens, rapporte qu’au VIe siècle, le tombeau était en forme de tour terminée par un toit à double pente, surmonté d’une colombe d’or et recouvert d'une étoffe précieuse. Il ajoute qu'un soldat tentant de la voler, s'empala sur sa lance en se déchirant les testicules. Le rédacteur précise qu’il s’agit là du jugement de Dieu ! Pour en savoir plus sur la tombe de saint Denis voir ci-dessous :

    La crypte originelle : à quoi servait-elle ? La première crypte a été créée en 775 au temps de Charlemagne sur le modèle de celle de Saint-Pierre de Rome. Il fallait organiser un circuit sous le choeur pour que les pèlerins puissent vénérer plus facilement les corps des Saints Martyrs, enterrés sous le maître-autel, et sans gêner la tenue des messes dans la partie supérieure. La crypte était éclairée par des petites fenêtres et des escaliers latéraux en permettait l'accès. Elle a été agrandie vers l'Est au IXe pour y placer d'autres reliques, puis au XIIe siècle par l'abbé Suger.

    Aux origines de la première église ! Cet élément d’architrave antique, découvert ici au XIXe siècle, marque l’emplacement de la fondation du mur Nord de la première église du IVe-Ve siècle, construite pour abriter la tombe de saint Denis et qui mesurait 20 mètres de long sur 9 mètres de large. Tous ces énormes blocs sont ornés de boucliers sculptés, ou peltes, qui sont à l’origine les boucliers du mythique peuple des Amazones. Ces éléments, qui relèvent du répertoire militaire, indiquent que le mausolée d’un militaire gallo-romain a pu se trouver à proximité de la crypte actuelle. Sainte Geneviève, riche et puissante aristocrate parisienne, témoignait une dévotion particulière à saint Denis, et elle venait souvent prier dans cette première église qu’elle contribua peut-être à créer ou agrandir.

    Une nécropole d'une dimension exceptionnelle ! On voit ici de multiples sarcophages de pierre découverts notamment dans les années 1960. Le développement de cette vaste nécropole, qui s'étendait bien au-delà du bâtiment, entraîna aux VIe et VIIe siècles, un agrandissement de l'église vers l'Ouest. Les plus anciennes tombes chrétiennes fouillées datent de la seconde moitié du IVe siècle. Du Ve au VIIe siècle, on procéda à de multiples inhumations en sarcophages de pierre, plus rarement de plâtre. Les défunts de cette période ancienne étaient inhumés habillés, parés de somptueuses pièces d’orfèvrerie : garnitures de ceintures en argent, fibules cloisonnés de grenats importés d’Inde, bagues en or décorées de pierres précieuses. Les fouilles sont arrêtées depuis 1980, mais il reste énormément de découvertes scientifiques à réaliser en ces lieux. Les sarcophages qui avaient été fouillés sous la direction de Michel Fleury, ont été replacés ici en 2016 par l'architecte des monuments historiques Jacques Moulin.

    Arégonde, belle fille de Clovis : pour en savoir plus avec Patrick Périn, médiéviste, directeur honoraire du musée d'archéologie national. EN 1959, des fouilles dans la basilique exhumaient des sépultures mérovingiennes dont celle de la reine : Arégonde (VIe siècle). Avec Patrick Périn, médiéviste, spécialiste du premier moyen-âge, directeur du musée d'archéologie national.

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